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Liberation, 3. 10. 90
La grande fête de I'unité retrouvée coincide avec
une rétrospective dédiée au "Chancelier de fer".
A quelques centaines de mètres du colossal Reichstag, pavoisé
à la hâte après avoir été hors de service
depuis près de soixante ans, une somptueuse exposition consacree
au prince Otto von Bismarck vient d'être inaugurée.
L'exposition présentée dans le Martin-Gropius-Bau de Berlin-Ouest
n'a rien d´une grande messe wagnérienne à la gloire
du fondateur d'un Reich enfin ressuscité. Lorsqu'elle s'est mise
au travail, en 1987, la directrice du projet, Marie-Louise von Plessen,
etait d'ailleurs bien loin d'imaginer le formidable bouleversement de
1990. Pourquoi Bismarck? Parce qu'il y a tout juste cent ans, le jeune
empereur Guillaume congédiait sans ménagement le vieux chancelier.
Mais, voulant se préserver de toute intention patriotique, le musée
a tenu à montrer I'histoire allemande "dans tonte sa complexité
et dans sa relation au contexte européen". Pour donner plus
de forte à leur démonstration, les organisateurs ont délibérément
choisi de se mesurer à la figure encombrante du "forgeron"
de I'unité allemande...
Alain Auffray
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