Le testament de Richelieu

Les frontières naturelles de la France ?

 

Déjà au XVIIe siècle, les frontières de la France étaient protégées par la mer ou des montagnes – sauf à l'est. Géographiquement, le Rhin se présentait comme la frontière orientale. Pendant longtemps, les historiens ont vu dans le testament politique de Richelieu la première mention du Rhin comme «frontière naturelle de la France». Le concept réapparut du côté français pendant les guerres de la révolution.

Dans le même temps, la recherche s'éloigne de l'idée d'une aspiration française constante au Rhin comme frontière, un concept qui a surtout été instrumentalisé du côté allemand pendant le régime nazi, et rapporté en France.

Jusqu'à présent, la poursuite de l'idée du Rhin comme frontière par Richelieu n'a pas pu être prouvée. Néanmoins, la préoccupation pour la sécurité de la France occupa une place importante dans les négociations pour la paix de Westphalie. Avant sa mort, Richelieu avait chargé les ambassadeurs de veiller à ce que les voies menant au pont du Rhin à Breisach soient dégagées. Les villes situées sur le chemin de Breisach, comme Saverne ou Schlettstadt, devaient désormais appartenir à la France. De cette façon, les couloirs de ravitaillement des troupes pourraient rester accessibles afin de pouvoir atteindre rapidement le Rhin et pouvoir ainsi déjouer les plans des Habsbourg.